Raison des échouages
Le Pétrel de Barau niche dans les hauteurs au centre de l’île : sur le Piton des Neiges, le Gros Morne et le Grand Bénare.

Les sites de nidification se situent sur les contreforts du Piton des Neiges et du Grand Bénare. Le couple creuse un terrier de 60 cm à 2 mètres de long. Au mois d’avril, les jeunes Pétrels de Barau sortent des nids pour s’élancer vers la mer. Ils se jettent dans le vide et se dirigent vers l’océan en se repérant à la lune qui se reflète sur l’eau.

Pour ce faire ils doivent survoler des zones habitées (en particulier Cilaos, Saint Louis…) très éclairées. Ils sont perturbés, trompés, désorientés par les éclairages urbains, les projecteurs des stades qu'ils prennent pour la lueur de la lune. Ils perdent de l’altitude et s’échouent au sol, certains se cognent contre les lampadaires et se blessent ou se tuent.

La plupart des oiseaux sont indemnes mais ils ne peuvent pas s'envoler, redécoller du sol. En effet, leurs pattes étant très courtes, lorsqu’il déploie ses longues ailes, elles tapent sur le sol sans pouvoir lui permettre de décoller. L’oiseau se traîne donc au sol où il devient la proie des chats et des chiens si personne ne le ramasse rapidement. Le Pétrel ne peut s'envoler que lorsqu’il est sur un promontoire ou en mer où il peut déployer ses larges ailes (qui mesurent 1 m d’envergure) et prendre appui sur l’eau pour s’envoler.
Les échouages les plus importants ont lieu au moment de la lune noire (les nuits où il n’y a pas de lune) et quand il pleut (la pluie, surtout quand elle est fine, fait un halo lumineux, autour des lampes, qui ressemble encore plus au reflet de la lune sur l’eau).