Oiseaux de La Réunion > Spécificités de l'avifaune réunionnaise

Origines

Origines

L'île de La Réunion est un volcan surgi au milieu de l'Océan Indien il y a trois millions d'années, c'est à dire très récemment à l'échelle géologique. Toutes les espèces terrestres qui s'y trouvaient avant l'arrivée de l'Homme étaient venues d'Afrique (surtout Madagascar), d'Asie, ou d'Australie, par la voie des airs ou par la mer : plantes, insectes, reptiles, oiseaux, et chauves-souris. Ces espèces ont peu à peu évolué dans ce milieu isolé jusqu'à devenir, pour de nombreuses d'entre elles, des espèces endémiques, c'est à dire n'existant nulle part ailleurs.



L'arrivée de l'Homme et ses conséquences

Espèces endémiques, indigènes, disparues, exotiques

L'Homme a commencé à s'intaller à La Réunion à la fin du 17ième siècle, amenant avec lui des bouleversements radicaux sur des espèces peu acoutumées à la prédation ni à la compétition.

Parmi la quarantaine d'espèces d'oiseaux nicheurs que comptait La Réunion avant l'arrivée de l'Homme, la moitié a disparu. Les causes principales : la chasse, la destruction de leur habitat (forêts, zones humides...), la prédation par les chats, chiens, rats...

La mise en protection d'une partie significative de  l'île par la création d'un Parc national a permis d'enrayer la déforestation sur les zones les plus précieuses, et la chasse alimentaire a quasiment disparu. Malheureusement les autres menaces restent d'actualité, et d'autres sont apparues ou se sont amplifiées. La principale d'entre elles concerne le développement effréné des espèces exotiques envahissantes, qu'elles soient végétales ou animales.



Les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes

La majorité des espèces d'oiseau nicheuses à La Réunion sont désormais exotiques, et les forêts, même en coeur de Parc national, subissent l'assaut de centaines d'espèces de plantes envahissantes qui compromettent l'équilibre de ces écosystèmes uniques au monde.

Les espèces animales introduites peuvent constituer un risque de :

  • prédation directe sur des espèces endémiques, peu habituées aux prédateurs (sauf Papangue)
  • compétition, en puisant dans les mêmes ressources alimentaires ou en occupant les meilleurs sites de nidification
  • contamination si l'espèce exotique est porteuse de pathologies, de virus, ou de parasites inconnus à La Réunion

L'observation et la gestion de la nature à La Réunion, et notamment des oiseaux, sont en permanence régies par la dualité espèces indigènes / exotiques.

La SEOR reste donc très vigilante, par des suivis multiples, sur l'état de santé de tous les oiseaux indigènes même lorsqu'ils paraissent encore relativement abondants. Elle contribue également activement à tous les aspects de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, que ce soit sur le plan de la stratégie régionale, réglementaire, ou par des opérations de destruction ciblées.



Migrateurs et visiteurs occasionnels

Courlis corlieu / Jaime Martinez

Bien qu'on ne compte qu'une quarantaine d'espèces nicheuses à La Réunion, la SEOR a pu enregistrer ces dix dernières années l'observation de 70 espèces supplémentaires qui sont bel et bien arrivées par leurs propres moyens.

En effet La Réunion accueille de septembre à mars un certain nombre d'espèces migratrices qui fuient les conditions trop rudes de l'hiver dans l'hémisphère nord où elles nichent. Il s'agit principalement de limicoles (oiseaux inféodés aux zones humides) : Chevalier guignette, Courlis corlieu, Bécasseau cocorli, Chevalier aboyeur, Tournepierre à collier, Bécasseau sanderling, Gravelot de Leschenault, Pluvier argenté... Ces espèces arborent un plumage internuptial, souvent beaucoup plus terne que celui que les ornithologues ont l'habitude de voir en Europe ou sur des photos.
Deux espèces de rapaces migrateurs sont également observées chaque année : le Faucon concolore et le Faucon d'Eléonore. Les distinguer l'une de l'autre constitue d'ailleurs souvent un défi.
Enfin, avec beaucoup de chance, il est possible d'observer sur les côtes réunionnaises des espèces "occasionnelles", "erratiques", ou "accidentelles". Il s'agit principalement d'oiseaux marins circulant habituellement dans cette zone de l'océan indien, ou déportés par des phénomènes météorologiques de grande ampleur (cyclones ou dépressions situées plus au sud) : Sternes (fuligineuse, de Saunders, pierregarin, voyageuse), Labbes (subantarctique, pomarin), Frégates, Fous...



Combien d'oiseaux ?...

Effectifs des oiseaux communs de La Réunion

Voici un graphique présentant l'estimation des effectifs (nombre d'individus) pour les 12 espèces d'oiseaux ncheurs les plus communes à La Réunion.



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